Le CBD ou cannabidiol, ou encore « cannabis légal » connaît un engouement sans précédent depuis quelques années. Consommé sous forme de tisane ou fumé, il est réputé pour ses vertus relaxantes. Mais entre l’Etat français et le CBD, la relation s’avère compliquée. La vente des fleurs de CBD, le principal produit proposé par les boutiques spécialisées, a longtemps été soumise à un flou juridique. D’où le questionnement sur la légalité du CBD dans l’hexagone.
La vente de fleur ou de feuilles brutes de cannabidiol interdite par l’arrêté du 31 décembre 2021 !
La guerre des fleurs est lancée en France. En effet, le 31 décembre dernier, le gouvernement a clarifié sa position par rapport à la vente de fleur ou de feuilles brutes de CBD via un arrêté.
Celui-ci, publié dans le Journal Officiel le même jour, atteste de l’interdiction de « la vente aux consommateurs de fleurs ou de feuilles brutes sous toutes leurs formes, seules ou en mélange, avec d’autres ingrédients, leur détention par les consommateurs et leur consommation ».
Pour cause, l’Etat évoque un problème de santé publique par rapport à la nocivité de l’inhalation. Aussi, la difficulté de faire la différence entre une fleur de CBD et une fleur de cannabis est également avancée.
Toutefois, il autorise la culture, l’exportation, l’importation et l’utilisation commerciale et industrielle des variétés de Cannabis sativa L. dont la teneur en THC est inférieure à 0,3 %.
Les conséquences de cet arrêté sur la filière CBD
En se basant sur cet arrêté, le CBD est donc légalisé en France. Le gouvernement autorise sa commercialisation et sa production. Toutefois, il est interdit de le fumer et encore moins de vendre des fleurs de chanvre brutes, même les tisanes au CBD sont interdites.
Seuls sont autorisés à la vente les produits comme les huiles de CBD pour cigarette électronique ou encore les produits cosmétiques à base de CBD.
Or, d’après Aurélien Delacroix, président du Syndicat professionnel du chanvre, le chanvre brut (les infusions et les fleurs destinées à être fumées) contribue à hauteur de 50 % du marché et 70 % du chiffre d’affaires des boutiques spécialisées. Par conséquent, il faut prévoir des milliers de licenciements au sein de la filière.
Une décision contestée par les représentants de la filière
Face à l’interdiction de la vente des fleurs de CBD, la filière s’active. Bien que la question de constitutionnalité, relative aux critères de définition des stupéfiants que les promoteurs du cannabidiol du 7 janvier dernier, ait été rejetée par le Conseil constitutionnel, ceux-ci sont déterminés à contester cette décision.
Effectivement, les représentants de la filière estiment que la définition des stupéfiants ne prend pas en compte la fleur de CBD.
Le CBD, une protection contre la Covid-19 ?
Sur un tout autre sujet, mais qui pourrait influencer la légalisation complète du CBD, des chercheurs américains évoquent la possibilité d’utiliser le CBD pour se protéger contre la Covid-19.
Issus des universités de l’Oregon, ses scientifiques ont découvert que deux composés présents dans le chanvre pourraient avoir les mêmes effets que la fameuse protéine « spike » contenu dans les vaccins contre la Covid-19, et même ses variants. Les acides cannabidioliques seraient à même de rendre le virus inoffensif. Toutefois, il serait question de les extraire de la plante pour en faire un médicament.
